Loi Evin : comment se tirer une balle dans le pied ?
Le Tour de France 2015 a pris le départ samedi 4 juillet à Utrecht. Après 2 étapes au Pays-Bas, le Tour traversera ensuite La Belgique. Quatre étapes au cours desquelles les spectateurs pourront découvrir dans la caravane, le vin officiel du Tour de France. Et celui-ci est chilien du domaine Cono Sur. Cette situation est totalement affligeante. Elle démontre bien l’incapacité de la France à s’imposer en termes de marketing, du fait d’une législation beaucoup trop restrictive.
En effet, passée la frontière Belge, il n’y aura plus de vin officiel car en France, depuis la loi Evin, on ne peut pas promouvoir ce qui fait notre fierté nationale et qui fait partie intégrante de notre patrimoine culturel. La France, pays du vin, ne peut pas communiquer sur le produit qui représente la première filière exportatrice du secteur agroalimentaire, et constituent le deuxième excédent de la balance commerciale française (derrière l’aéronautique, devant les cosmétiques). En tant de crise, n’aurait-on pas besoin de s’appuyer sur nos atouts pour développer nos ventes ?
Ensuite, ce n’est pas le fait que ce soit un domaine chilien qui m’exaspère le plus. Et encore moins Cono Sur qui fait des vins remarquables. D’ailleurs, je présente souvent la cuvée 20 Barrels en Pinot noir du domaine, lorsque j’anime des dégustations sur les vins étrangers. Non, ce qui me frappe le plus, c’est que sur le Tour de France, un domaine ou un château français n’ait pas réussi à s’imposer pour devenir le vin officiel. D’autant plus que dans la situation actuelle, on ne peut pas communiquer sur nos terres du fait de cette foutue loi, alors allons communiquer là où c’est possible. Surtout si c’est pour une course française regardée par 1 milliard de téléspectateurs à travers le monde (oui, 1 milliard).
La bataille entre les vins français et les vins du nouveau monde fait rage. Les vins français perdent chaque année des parts de marché. En cause : une loi Evin beaucoup trop restrictive qui nous empêche de communiquer sur le territoire et nous fait perdre cette niaque qui nous permettrait d’aller chercher de nouveau marché. Nous sommes la risée de tous les autres pays producteurs de vin. Réagissons. Mr Evin, votre loi on n’en veut plus. En tout cas pas sous cette forme